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LE DERNIER BIBERON

Le tyran dans son antre, oubliant de lire son journal, attendait avec impatience la fin de l’aventure.

— Eh bien ! dit-il, dès qu’il la vit revenir, allant à pas de loup, marchant avec précaution comme si le moindre souffle eût pu compromettre la victoire espérée.

Bébé ne pleura pas, mais elle s’endormit fort tard, et au petit jour elle s’éveilla en larmes demandant le suçon, puis s’avisant aussitôt de l’absurdité de sa requête, elle se mit à crier plus fort.

— Quelque chose de bon !

Son innocente lâcheté avait encore sa pudeur.