Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, La Revue Blanche, 1901, Tome 1.djvu/622

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
600
HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS

« À la date du 27 septembre 1894, la 3e direction a reçu la copie d’une note adressée par un agent du susdit Gouvernement à l’un de ses agents en France ; cette note est ainsi conçue :

« Quelle est la composition des batteries du régiment de corps à Châlons ? Combien de batteries de 120 ?

« Quels obus tirent-elles ?

« Quels sont les effectifs des batteries ?

« Manuel de tir de l’artillerie de campagne ?

« Réglette de correspondance ?

« Mobilisation de l’artillerie ?

« Le nouveau canon ?

« Le nouveau fusil ?

« Formation des armées, divisions et brigades de réserve ?

« Le fort de Manouvillers ?

« Projet de règlement sur les manœuvres de batteries attelées ? »

« En admettant même, conclut le général Deloye, qu’une partie des questions énumérées ci-dessus n’aient été posées que pour fournir des recoupements, le nombre et la répétition même de ces questions permettent d’inférer que, en 1894, le Gouvernement dont il s’agit n’était pas suffisamment renseigné sur le matériel de 120 court, et qu’il attachait alors un grand intérêt à connaître les détails de ce matériel[1]. »

X

panizzardi et schwarzkoppen

Le 17 novembre 1897, quand Paléologue, d’ordre du ministre des Affaires étrangères, porta au ministre de la Guerre une déclaration de Schwarzkoppen protestant sur l’honneur n’avoir jamais eu ni directement ni indirectement aucune relation avec Dreyfus, Henry observa : « Mais

  1. Cass., II, 323 et 324.