poir suprême que la vérité se fera jour. Continuez vos recherches sans trêve ni repos. »
Le 4, veille du supplice, eut lieu la seconde entrevue. Ils purent s’embrasser. Il lui jura encore de vivre ; « Pour toi et nos enfants, je subirai le calvaire de demain[1]. »
Les journaux, la Croix, l’Intransigeant, annonçaient le prochain divorce de Mme Dreyfus ; l’infâme avait été abandonné par toute sa famille[2]. Cependant, « il avait bon appétit et préférait la honte à la mort[3] ».
Il vit également, pendant quelques instants, son frère Mathieu. Il lui renouvela son serment de vivre ; Mathieu lui jura de consacrer sa vie, toute son intelligence, toute leur fortune à la recherche du coupable.
Le soir, Dreyfus écrivit encore à sa femme : « Je suis plus calme. La joie de t’embrasser m’a fait un bien immense. Merci… Comme je t’aime ! »
X
Un vent de sauvagerie soufflait sur Paris dans l’impatience du supplice.
Cette grande ville a toujours été amoureuse de spectacles, ignobles ou beaux. La canaille, les filles, les assassins en puissance ne sont pas le seul public des exécutions capitales ; de bons bourgeois, des commer-