uns[1], « plutôt satisfait, selon sa propre version, de ne devoir aucune faveur, si petite qu’elle fût, au Gouvernement qu’il allait attaquer »[2].
Il s’entendit alors avec Habert, toujours son seul confident, sur de nouvelles dispositions pour le lendemain. Informé, sans qu’il ait voulu dire par qui, mais certainement par Pellieux, que le point de dislocation des troupes, après les obsèques, avait été fixé à la place de la Nation[3], il décida de prévenir ses ligueurs, au nombre de 25.000[4], par des convocations à domicile, — il envoya 4.000 cartes télégrammes[5], — des notes dans les journaux et une affiche, « qu’ils eussent à se trouver à 3 heures à la Bastille », à quelques cents mètres de l’autre place. Ils se rendraient de là « au Père-Lachaise, avec le comité de la Ligue, qui porterait, quand même, une couronne sur la tombe de Faure », après les obsèques[6]. La couronne, comme on pense, n’était qu’un prétexte ; elle avait été commandée, mais on la laissa au bureau de la Ligue[7]. Ainsi Déroulède aurait au bon endroit les plus ardents de ses partisans, « sans avoir besoin de leur faire savoir ce qu’ils devinaient d’eux-mêmes et sans que la police pût prévoir ses intentions réelles ». Il les avait harangués la veille (21 février), dans une réunion à la salle Charras, qui
- ↑ Rapport Hennion. (Haute Cour, I, 17.)
- ↑ Instr. Pasques, 69, Déroulède.
- ↑ Ibid., 29, Déroulède ; 37, Habert.
- ↑ Ibid., 40, Habert. — Rapport Hennion.
- ↑ À 50 centimes. (Haute Cour, I, 7, Rapport du préfet de police). 30.000 cartes spéciales furent commandées chez Paul Dupont. (Rapport Hennion.) « On en a envoyé 5.000 à la Jeunesse antisémite et à la Jeunesse plébiscitaire, 2.000 aux groupes du parti socialiste français. »
- ↑ Instr. Pasques, 27, Déroulède ; 37, Habert.
- ↑ Ibid., 27, Déroulède : « Ce n’était plus qu’un prétexte » ; 37, Habert.
