menée par un Syndicat de sans-patrie en faveur d’un traître et dans le but de déconsidérer l’armée[1]. » Les autres ministres, réinstallés ou promus, n’objectèrent pas à ce choix.
Quand Dupuy revint à l’Élysée, le cabinet était constitué ; Faure lui prit la main et, la plaçant sur son cœur, lui fit constater qu’il battait à se rompre, dans l’anxieuse attente.
Une note officieuse, presque ironique, précisa que Dupuy, dans une visite « amicale » à Ribot, l’avait remercié de la façon gracieuse et désintéressée dont il avait bien voulu se mettre éventuellement à sa disposition »[2].
Dupuy lui-même avait fait partie du ministère, présidé par Ribot, qui se sépara de Freycinet, de Burdeau et de Loubet. Il fut associé à l’opération. Freycinet fût rentré avec Ribot, mais préféra Lebret, il ne tenait pas à provoquer les colères de Drumont ; elles lui avaient coûté assez cher, à l’époque où cet accident était survenu. Il ne pensait pas volontiers à ces choses, à cet Esterhazy, alors inconnu, qui lui avait porté les avertissements de Drumont, dont il avait satisfait aussitôt les exigences, mais qui n’avait pas obtenu des gens de la Libre Parole qu’ils fissent grâce[3].
II
Bien accueilli par le centre, avec méfiance par les radicaux, et par les socialistes avec des injures, Dupuy