Au revoir, ma chérie ; j’espère que tu pourras venir me voir bientôt. Je vous embrasse tous deux du plus profond de mon cœur[1].
Cette lettre est à la fois touchante et mensongère (son faux qui n’est qu’une copie, la traduction écrite de renseignements oraux, comme on le sait), — presque testamentaire (les recommandations au sujet de son fils), — empreinte d’un dernier espoir, peut-être simulé (« tout le monde saura plus tard que je suis innocent, tu pourras venir me voir bientôt »), énigmatique comme ce scélérat qui eut tant d’amis, et si fidèles. Dans l’intérêt de qui a-t-il agi ? Il écrit à sa femme qu’elle le sait ; elle n’en savait rien, ne sut, plus tard que répéter, comme une enfant, la leçon apprise : « Il n’entendait désigner personne en particulier ; il a agi dans l’intérêt du pays[2]. » Sans vouloir mêler la grammaire à la mort qui approche, on peut observer que, s’il n’avait entendu « désigner personne en particulier », il eût dit : « dans quel intérêt ». Le mot qui désigne quelqu’un[3].
On a constaté l’influence de la chaleur sur le suicide.