plaire à l’imagination des personnes disposées à tout expliquer ; mais la science ne peut s’en contenter. Et si je ne me trompe, si mes observations sont exactes, le botrytis serait complètement étranger à l’altération des tubercules. Ce fait capital et décisif, je ne suis pas le seul, tant s’en faut, qui l’ait remarqué.
Nous avons vainement, et à deux reprises, M. le docteur Léveillé et moi, examiné avec une scrupuleuse attention des champs entiers de pommes de terre ravagés, sans pouvoir y découvrir les plus légères traces de cette mucédinée. Et si des observateurs aussi distingués et aussi habiles que MM. Léveillé, Thuret, Duchartre et Pouchet, et je puis ajouter M. Ad. Brongniart, arrivent au même résultat négatif et reconnaissent que, dans l’immense majorité des cas, les tiges ont été détruites sans montrer la moindre trace de champignon, si le botrytis ne se montre jamais sur les tubercules, si le système vasculaire est intact, s’il est bien démontré que l’altération s’avance de la circonférence au centre sans altérer les tissus, si enfin on rencontre des tubercules sains au pied de tiges détruites et des tubercules malades à la base de tiges en parfait état de végétation, il faudra bien de toute nécessité admettre une autre cause que la présence du botrytis pour expliquer les ravages qu’on remarque si généralement.