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de la question.

bumine est détruite, que le suc végétal devient jaune, ainsi que les grains de fécule qui se concrètent, se réunissent, se décomposent, et qu’une gangrène les frappe et les réduit en petites masses informes.

Pour remédier au mal, M. Morren, comme M. de Martius, propose de faucher les tiges et de les brûler, ainsi que les pommes de terre malades ; de remplacer les tubercules-semences qui doivent être infectés des graines ou sporules du botrytis par des tubercules étrangers ; de chauler les tubercules destinés aux semailles ; enfin de gratter les murs et de badigeonner à la chaux les caves dans lesquelles on aurait déposé les tubercules malades, afin de détruire tous les germes du botrytis qui auraient pu s’y déposer. En un mot, il y aurait contagion.

Le mal est grand, comme on le voit, mais l’est-il autant qu’on semble le croire ? C’est un point que je vais discuter.

Dans ma conviction, on a été beaucoup au delà de la réalité, et on a alarmé sans fondement les populations agricoles. En exagérant les pertes qu’elles doivent éprouver, en leur faisant redouter l’action d’une végétation cryptogamique spéciale, on leur a fait abandonner sur les champs, au moment de la récolte, une masse énorme de produits qu’elles auraient pu utiliser sans le moindre danger.