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ESSAI SUR LA THÉORIE DES EAUX COURANTES.

3o La vitesse, donnée à peu près par la même formule, des ondes négatives, c’est-à-dire qui sont constituées, au contraire, par des dépressions du liquide au-dessous de son niveau primitif ;

4o Le peu de stabilité de ces dernières ondes, dont la tête s’allonge sans cesse, tandis qu’il se forme à leur queue une série d’ondes plus petites, alternativement convexes et concaves, et qui sont, les premières positives ou situées au-dessus de la surface libre primitive, les secondes négatives ou situées au-dessous de la même surface ;

5o les perturbations dont se trouve atteinte la loi précédente des vitesses de propagation, dès que la hauteur des intumescences approche d’être égale à la profondeur primitive ; les solutions de continuité qui se produisent alors fréquemment au sein de la masse fluide et, en particulier, le déferlement des ondes positives, dont la base diminue sans cesse quand elles se propagent dans une eau de moins en moins profonde, et dont le sommet, où les molécules liquides sont moins retenues par les frottements du fond, finit par surplomber et par tomber en avant ;

6o Le morcellement nécessaire de toute intumescence positive très-longue, mais limitée à son arrière, en plusieurs ondes solitaires distinctes, qui sont parfois suivies de quelques ondes négatives.

Tels sont les faits observés en premier lieu par Scott Russell et récemment, sur une plus grande échelle, par M. Bazin, qui a étudié en outre la propagation de ce qu’il appelle des remous, c’est-à-dire des gonflements illimités produits par l’injection continue et uniforme, à l’entrée d’un canal, d’une quantité indéfinie de liquide. Ces gonflements, en se propageant sur l’eau immobile du canal, offrent l’apparence d’une lame fluide de hauteur sensiblement constante, qui glisserait par-dessus, précédée d’une série de convexités et de concavités de grandeurs décroissantes, respectivement situées au-dessus et au-dessous de la face supérieure de la lame liquide qui suit, mais toutes positives, c’est-à dire plus élevées que la surface libre primitive : la première con-