veloppent des mouvements aussi réguliers est extrêmement petit, et, si une telle continuité existait dans les tuyaux de conduite ou
ficulté qu’on éprouve à bien sécher, par des moyens mécaniques, tout solide mouillé,
et la rupture inévitable que l’on produit dans une masse fluide quand on essaye
de la séparer d’un solide avec lequel elle a quelque adhérence suffisent d’ailleurs
pour établir que l’adhésion est plus grande entre un fluide et un solide mouillé
qu’entre deux couches fluides contiguës, et pour démontrer, par conséquent, que,
dans tous les mouvements continus des fluides, la vitesse des particules adjacentes
aux parois mouillées doit être fort petite, comparable tout au plus à celle avec laquelle
deux couches fluides très-voisines glissent l’une sur l’autre, pour que le
frottement extérieur fasse équilibre au frottement intérieur du fluide sur son enveloppe.
C’est même en supposant à la gaîne liquide immobilisée par adhésion sur
les parois mouillées une épaisseur sensible (comparable, chez les liquides peu visqueux,
à un demi-millième de millimètre) et d’ailleurs variable en sens inverse de
la pression motrice et avec la nature ou la température des substances en contact, que
M. Duclaux a pu expliquer, soit les anomalies aux lois de Poiseuille que présente
l’écoulement dans les tubes les plus fins, soit l’imperméabilité, au-dessous de certaines
pressions ou à certains liquides, de membranes à pores étroits ou déjà plus
ou moins obstrués de gaines laissées par d’autres liquides. (Voir, aux Recherches sur les lois des mouvements des liquides dans les espaces capillaires, par M. É. Duclaux, le
chapitre intitulé : Écoulement de divers liquides au travers des espaces capillaires. Annales de chimie et de physique, 4è série, t. XXV, 1872.)
L’hypothèse de Navier, d’après laquelle la vitesse aux parois serait finie et d’ailleurs
proportionnelle, dans les mouvements bien continus, au frottement extérieur,
doit être à fort peu près admissible quand il s’agit, d’une paroi non mouillée, comme
l’est celle d’un tube en verre dans lequel coule du mercure. Toutefois, dans ce cas,
il me parait extrêmement probable que le frottement, extérieur croît avec la pression.
Il est, en effet, naturel que ce frottement du fluide sur la paroi soit proportionnel
au nombre des molécules de la paroi rencontrées par le fluide dans l’unité
de temps, c’est-à-dire à la vitesse, et augmente en outre avec le rapprochement
produit, entre le liquide et le solide, rapprochement que la facilité avec laquelle un
liquide se moule instantanément sur un solide doit rendre indépendant de la vitesse,
mais qui n’en doit pas moins croître avec la pression. Les choses se passent autrement
quand on considère : 1o soit deux solides plus ou moins rugueux, glissant
l’un sur l’autre, et dont le rapprochement, d’autant plus grand que l’est la pression
normale, mais d’autant moindre que la vitesse est plus considérable, rend en somme
leur frottement mutuel (qui est en outre en raison directe de la vitesse ou du
nombre des molécules frottantes rencontrées dans l’unité de temps) proportionnel à
la pression et sensiblement indépendant de la vitesse ; 2o soit deux couches liquides
contiguës, dont le rapprochement ne dépend ni de la vitesse relative avec laquelle
elles glissent l’une sur l’autre, ni de la pression, supposée assez modérée pour ne
pas augmenter sensiblement la densité ; d’où il résulte que le frottement est simple-