Page:Jolibois - Dissertation sur l’Atlantide.djvu/97

Cette page a été validée par deux contributeurs.
81
mémoire sur l’atlantide

tants de la haute vallée du Nil avaient étendu leurs colonies. On connaissait plus de quarante-cinq peuples qui portaient le nom d’Éthiopiens, et les habitants de l’Afrique occidentale étaient aussi compris sous ce nom générique. Or, ce grand incendie sous Phaëton que la fable nous dépeint précipité du haut des airs, pour avoir embrasé le globe par son imprudence, ne fait-il pas souvenir des feux volcaniques qui contribuèrent si puissamment à la destruction de cette contrée infortunée[1] ?

Voilà exposé tout ce que l’obscurité des siècles et le petit nombre de traditions certaines nous ont permis de savoir sur l’histoire des Atlantes et la destruction de leur contrée. Nous voyons cependant que les vestiges que ce peuple a laissés dans les annales anciennes des autres nations sont assez nombreux et donnent certaine autorité aux principaux évènements que nous venons de mentionner. Nous voyons cette autorité fortifiée par l’aspect géologique des pays où nous avons placé l’Atlantide ; et, quelque extraordinaire que soit la catastrophe de sa disparition, cette catastrophe se trouve accompagnée de témoignages si nombreux, de probabilités si grandes, qu’elle doit devenir presque une certitude historique aux yeux du naturaliste et de l’historien.

Remarquons, d’ailleurs, que cette submersion de vastes continents, ce découvrement d’une grande étendue de pays, ne peuvent plus paraître si invraisemblables, d’après la manière dont Deluc, Dolomieu, Cuvier expliquent le déluge universel.

Mais, après avoir vu l’histoire et surtout la disparition de l’Atlantide, examinons en dernier lieu les changements que cette grande catastrophe a dû opérer dans l’univers.

  1. Pline nous parle, dans son livre second, d’un mont Phégius, le plus élevé de l’Éthiopie, englouti dans un tremblement de terre.