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mémoire sur l’atlantide.

impie qui fit trembler l’Olympe[1]. Il paraît même que c’est sous ce nom générique que furent quelquefois désignés les chefs ou rois des Atlantes, ainsi que semble nous l’indiquer Diodore. La guerre des Titans contre Jupiter ne nous rappelle-t-elle pas celle que les Atlantes soutinrent contre les Grecs et les Athéniens commandés par Jupiter (Ζευς) et Αθηνη, autrement Minerve : la taille gigantesque que la Grèce fabuleuse donne aux Titans marque la terreur qu’inspirèrent les Atlantes. C’est ainsi que les Égyptiens désignèrent les peuples de l’ouest, c’est-à-dire les Atlantes qui, suivant eux, firent la guerre à Isis et à Osiris. La défaite des Titans, leurs corps brûlés par la foudre, Briarée aux cent bras, accablé sous le poids du mont Etna, donnent une idée confuse de la catastrophe effrayante qui anéantit ce peuple conquérant. Il paraît que c’est dans la Thessalie qu’eut lieu la défaite des Titans ou autrement des Atlantes[2]. Ceux-ci, dit Hésiode, étaient sur le mont Othrys, et Jupiter et les Dieux, c’est-à-dire les chefs des Grecs confédérés étaient retranchés sur le mont Olympe. La description poétique que fait Hésiode de cette bataille nous présente quelques traits de la catastrophe qui anéantit ou du moins affaiblit beaucoup cette nation puissante. Il paraît même que ce fut au milieu d’une bataille livrée entre les Grecs et les Atlantes qu’arriva ce tremblement de terre, cette révolution convulsive de la nature qui engloutit, suivant Platon, les guerriers des deux partis[3].

Pausanias offre un passage frappant qui montre que les Athéniens avaient conservé quelques monuments de la victoire qu’ils avaient remportée sur les Atlantes : « Il y a à Rhamnus, bourg de l’Attique, une statue de Némésis (déesse

  1. Diodore de Sicile, livre III, ch. 39.
  2. Théogonie, v. 630.
  3. Timée.