Page:Jolibois - Dissertation sur l’Atlantide.djvu/61

Cette page a été validée par deux contributeurs.
45
mémoire sur l’atlantide.

d’une terre immense qui remplissait l’espace circonscrit entre les îles du Cap-Vert, les Canaries, Madère, et peut-être même aussi les Açores. Cette île ou presqu’île, ou plutôt ce vaste continent devait avoir à peu près 4,800 milles géographiques de long du nord-ouest au sud-est et 1,500 de largeur.

Examinons les raisons qui nous font donner à l’Atlantide une telle position et une étendue si vaste. Les preuves et les documents seront si nombreux que nous n’aurons en quelque sorte qu’à choisir.

D’abord, il convient de comprendre le mont Atlas dans l’Atlantide, soit qu’il lui ait donné son nom, soit qu’il l’ait reçu d’elle, soit que l’un et l’autre l’ait reçu, ce qui est bien plus probable, d’un des premiers rois, un des premiers chefs du pays. Il est hors de doute qu’il y était compris et même que sa chaîne a été la première partie habitée de cette région, puisque c’est là que paraissent avoir vécu les premiers Atlantes. Sa proximité de l’Égypte et de la Grèce en est encore une nouvelle preuve. Il est étonnant que cette considération si simple n’ait pas frappé les auteurs qui se sont occupés de la situation de l’Atlantide, et que tous, à part Aly-Bey, aient cherché loin de l’Atlas un pays qui avait avec lui un rapport de nom si frappant. Si les détails que donne Platon sur la nature du terrain et les productions de l’Atlantide ne sont pas un jeu de sa brillante imagination, ils semblent convenir parfaitement à cette côte septentrionale de l’Afrique.

Il convient ensuite d’étendre l’Atlantide dans cet espace immense que circonscrivent les Açores, les Canaries et le Cap-Vert. Par là sont justifiées les traditions que l’antiquité nous a laissées sur son étendue et sur sa situation[1]. Et

  1. Pline parle d’une île appelée de son temps Atlantide, située vis-à-vis l’Atlas, et qui avait sans doute conservé le nom de la grande terre dont