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mémoire sur l’atlantide

d’autoriser sa brillante théorie. Mais il est étonnant que, prenant le récit de Platon pour base de son système, il ne le suive presque en aucun point. D’abord, il trouve dans tous les endroits du monde les colonnes d’Hercule, au mépris de l’antiquité qui les a constamment fixées vers la Bétique[1]. Ensuite, il place au loin, au nord de l’Asie, un pays que la tradition nous dépeint longeant la Méditerranée et rapproché de l’Égypte et de la Grèce. Embarrassé d’expliquer la catastrophe qui a fait disparaître l’Atlantide, il trouve plus facile pour lui de ne pas l’admettre et de la regarder comme une fiction.

M. Latreille, dans un Mémoire lu à l’Académie des Sciences, le 5 juillet 1819, se rapproche du sentiment de Bailly et pense que l’Atlantide occupait la place de la Perse actuelle qui jadis, suivant lui, dut former une île, alors que la mer Caspienne, l’Aral occupaient une plus grande étendue. Mais ce système, pas plus solide que les systèmes précédents, doit être rejeté d’après les mêmes principes qui nous ont guidé pour rejeter les autres. D’ailleurs, nous allons expliquer bientôt la véritable cause de la diminution de la mer Caspienne et du dessèchement des terres environnantes.

Abandonnant les auteurs qui ont placé l’Atlantide au nord et à l’orient, voyons ceux qui, se rapprochant davantage de la vérité, l’ont placée à l’occident et au midi.

Fabre d’Olivet croit que l’Amérique est l’Atlantide des anciens ; mais il prétend qu’elle était autrefois figurée autrement, et apporte pour raison, des changements chimériques du pôle Boréal et du pôle Austral. Mais ce système présente si peu de probabilités et est si peu en rapport avec la tradition, qu’il ne mérite pas la peine d’être réfuté.

Oviedo place aussi l’Atlantide en Amérique, vers l’embouchure de Maragnon, ou rivière des Amazones. Mac-Culloch

  1. Lettre XV, p, 109.