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de la bresse et des dombes.

qu’être incertaines. Qu’on me permette pourtant d’en proposer une qui a quelque vraisemblance. Poype viendrait de poy ou puy, mot celtique qui veut dire montagne, et du diminutif eppe, usité dans plusieurs mots, et qui réuni voudrait dire petite montagne.

Voyons maintenant quelle est l’origine de ces poypes ou tumuli de nos pays, et à qui nous devons les attribuer.

Nous ne pouvons y reconnaître des tombeaux ; dans les fouilles différentes qui ont été faites, on ne dit pas qu’on y ait trouvé des armes et des ossements. Quelle en est donc l’origine ? Pour la découvrir, examinons quelle est la situation ordinaire de ces poypes. Nous les voyons toujours placées près des châteaux. Ainsi, nous voyons les poypes de Sure et de l’Abergement, prés des châteaux de ce nom ; celle de Riotier qui, au dessus des ruines de l’ancien château, décore d’une manière si riante les rives de la Saône, et tant d’autres qui accompagnent presque tous nos vieux castels. Si quelques unes ne paraissent pas maintenant placées près de quelque manoir seigneurial, c’est que les châteaux ont été détruits et que les tertres qui les accompagnent leur ont survécu. Telle est la Poype près de Neuville-sur-Renom, qui dominait un château dont parle les anciens titres et dont quelques vestiges subsistent encore sur le bord du chemin de Neuville à Thoissey. Remarquons que quelques unes de ces poypes sont encore entourées de fossés et de traces de retranchement ; quelques autres sont surmontées de restes de constructions Tous ces indices réunis doivent nous les faire considérer comme des lieux où l’on plaçait des vedettes ou sentinelles pour voir au loin l’approche de l’ennemi et avertir les défenseurs du château. Plusieurs de ces tertres étaient peut-être surmontés de tours pour apercevoir davantage dans le lointain ; des retranchements, chemins couverts ou souterrains les réunissaient au château, afin que les sentinelles pussent, au besoin, se replier sans danger