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du pays des dombes.

qu’il construit et qu’il étend du Léman aux montagnes, le long de la rive gauche du Rhône, il ferme tout passage aux Helvétiens. Mais ceux-ci en trouvent un dans le territoire des Séquanes qui, gagnés par leurs sollicitations, leur ouvrent les débouchés du Jura. De là, les Helvétieus se répandent comme un torrent dans le pays des Allobroges, des Éduens et des Ambarres, et ravagent leur territoire. Les Ambarres, trop faibles pour s’opposer à cette foule innombrable, se renferment dans leurs bourgs fortifiés, au milieu de leurs bois et de leurs marais, et de là envoient des députés à César, pour lui demander du secours. César s’empresse de porter à ses alliés ce secours qu’ils réclamaient si justement : il passe le Rhône vers Montluel[1], traverse le pays des Ambarres, chassant les Helvétiens devant lui et atteint leur arrière-garde composée des Tiguriens, dans le moment où elle était séparée du reste de leur armée qui avait franchi la Saône. Il la défait complètement près de Tournus[2], jette sur la rivière un pont dont on voit encore les vestiges[3], et se met à la poursuite du corps de l’armée des Helvétiens. Il les aborde près d’Autun[4], remporte sur eux une complète victoire, les force à capituler, à retourner dans leur pays, et à y rebâtir leurs bourgades et leurs villes[5]. Quelque temps après, César délivre encore les Éduens et les Ambarres de leur assujettissement aux Suèves, par la victoire qu’il remporte sur Arioviste près de Besançon[6].

  1. Voyer Philibert Collet, 1re lettre à M. Leloup.
  2. Vers Ormes.
  3. Probablement entre Ormes et Prety. On a trouvé au lieu du Molord Audrasn des cendres, des os calcinés, des boucliers et des tombelles. On trouve aussi de ces tombelles le long de la Seille, aux environs de Cuisery.
  4. Suivant quelques auteurs, à Cussy, entre Arnay et Beaune, une colonne antique subsiste encore, monument triomphal de la victoire de César.
  5. César, ch. 12.
  6. Idem, livre I, ch. 5 et 6.