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du pays des dombes

d’auxiliaires dans leurs guerres et dans leurs conquêtes. En effet, nous les voyons unis aux Rhasènes ou Étrusques, dans l’invasion de la Campanie et dans la grande expédition contre Cumes, et même, nous les voyons, quelque temps après, oublieux de leur ancienne origine, combattre, pour soutenir leurs vainqueurs, les Lingons et les Boiens, Gaulois comme eux ; mais leurs efforts furent impuissants, ils furent vaincus et obligés de céder une partie de leur territoire déjà si rétréci.

Cependant toute la nation des Ambarres ne consentit pas à vivre sous la dépendance des Rhasènes, un grand nombre, ceux surtout qui vivaient dans les contrées que le peuple vainqueur s’était appropriées, refusèrent de se soumettre à une servitude que leur fierté devait leur faire regarder comme humiliante. Les uns revinrent dans la Gaule, près du pays de leurs ancêtres : ainsi, on trouve les Insubres, habitants de la Basse-Ambrie, sur la Saône, au milieu des terres des Ségusiens et des Ambarres qui leur donnèrent asile. Les autres se réfugièrent dans les montagnes de l’Helvétie, où ils prirent le nom d’Ambrons, presque identique avec leur ancienne dénomination[1]. D’autres se retirèrent dans la Ligurie, chez des peuples sortis de la même souche gauloise, et où ils retrouvèrent sans doute leur langue, leurs usages et le souvenir de la patrie commune.

Les Étrusques, en asservissant, en dispersant les Ambarres, ne purent cependant faire tomber en oubli leur mémoire. Le nom Ambrien ou Ombrien resta longtemps illustre dans la Péninsule Italique. Ce nom se conserve encore, comme nous venons de le voir, dans la province d’Ombrie : il se conserve encore dans un mont, près de Sienne, appelé par les savants

  1. On trouve, dans le canton du Tésin, pays de Lévantine, une petite vallée qui porte encore, avec la rivière qui la traverse, le nom d’Ambra.