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dissertation sur l’histoire ancienne

avaient aussi sans doute des dolmens et des menhirs ; mais on n’en trouve aucune trace. La rareté de la pierre dans le pays en a dû hâter la destruction, mais surtout l’établissement du christianisme, qui ne les considérait dans les premiers siècles que comme les dangereux trophées d’un paganisme odieux. On trouve seulement à Simendre dans le Revermont un de ces dolmens à moitié détruit.

Quelques auteurs ont regardé aussi comme monuments de la religion de nos ancêtres ces poypes ou élévations de terre, faites de main d’homme qui sont si nombreuses dans la Bresse et dans la Dombes ; mais des recherches nouvelles et plus sûres y ont fait reconnaître des monuments du moyen-âge[1]. La tradition a conservé le nom et le souvenir des druides à Meziriat et à Bourg.

Les lacs, les fontaines et les arbres étaient un objet de vénération chez les Ambarres. Quelques restes de leur culte subsistent encore dans nos contrées. Ainsi, entre Sulignat et l’Abergement, dans le voisinage de Châtillon-les-Dombes, est un bois de chênes, où, près d’une chapelle ruinée, se rendent encore en grand nombre les habitants des environs : là, ils pendent aux arbres des morceaux de linge et des haillons, ils nouent les jeunes branches pour être délivrés des maladies et particulièrement de la fièvre. Or, c’était là l’usage des Ambarres ainsi que des autres peuples gaulois, au rapport de Procope[2] et d’autres auteurs. Ils portèrent même cet usage dans l’Asie : car on voit, suivant Andreossy[3], sur la montagne du Géant (Bougourlou), un tombeau appelé autrefois le lit d’Hercule. Auprès sont des arbres aux branches desquels les Musulmans, héritiers des superstitions des

  1. Voyez ma dissertation sur les poypes de la Bresse et des Dombes, Appendice, no I.
  2. Got., livre II, ch. 15, p. 424.
  3. Voyage à l’embouchure de la mer Noire, ch. 7.