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tale due soit à l’ensemble des facultés, soit à des connaissances spéciales, une décision de caractère plus marquée, doivent nécessairement avoir une grande influence. Il en est toujours ainsi à présent, et ce fait montre combien est peu fondée la crainte que les pouvoirs et la responsabilité des associés dans la vie, comme des associés dans les affaires, ne puissent se partager d’une façon satisfaisante d’un commun accord. Les parties s’entendent toujours dans ce partage, excepté dans le cas où le mariage est une affaire manquée. Dans la réalité, on ne voit pas le pouvoir tout d’un côté, et l’obéissance toute de l’autre, si ce n’est dans ces unions qui sont l’effet d’une erreur complète, où ce serait une bénédiction pour les deux parties d’être déchargées de leur fardeau. On viendra me dire que ce qui rend possible un arrangement amiable des différends, c’est que l’une des parties garde en réserve le pouvoir d’user de contrainte et que l’autre le sait ; de même que l’on se soumet à une décision d’arbitres parce qu’on voit sur l’arrière-plan une cour de justice qui peut forcer à obéir. Mais, pour rendre l’analogie complète, il faudrait supposer que la jurisprudence des cours n’est pas d’examiner l’affaire, mais de rendre l’arrêt toujours en faveur de la même partie, le défendeur par exemple. Alors, la compétence de ces cours serait pour le demandeur un motif