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ment suggestives, si vécues et si originales en un mot, qu’il est impossible que de leur lecture nous ne sortions pas plus riches par tous les aperçus nouveaux qui y sont jetés à profusion dans le champ de la morale, de l’art, de la religion et de l’histoire, et que nous ne nous sentions pas, en fermant le volume, améliorés au point de vue individuel comme au point de vue social.

Jamais nous n’avons eu un plus grand besoin des hautes leçons qui en découlent. C’est quelque chose sans doute que d’avoir, pour la première fois peut-être, fait comprendre à tous, par des exemples aussi ingénieux qu’abondants, la relation étroite qui relie l’art à la morale et à la vie ; c’est beaucoup, à une époque, pour laquelle le progrès matériel semble seul compter, que d’avoir poussé contre les laideurs de la vie moderne la plainte la plus passionnée et la plus déchirante qui se puisse entendre ; mais c’est mieux encore, après avoir commencé par l’esthétique pure, que de finir par nous enseigner ce que nous avons le plus désappris : le respect, l’honneur, l’amour du travail,