Page:Johann David Wyss - Le Robinson suisse (1861).djvu/381

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
353
le robinson suisse.

Le pemmican n’est pas fameux. Portez-vous aussi bien que nous, qui vous embrassons tous affectueusement.

« A Waldegg, le 15.
« Fritz. »

— Voilà bien, repris-je, une lettre de chasseur ! Mais n’importe, les nouvelles sont bonnes. Grâce à Dieu, mes enfants sont sortis vainqueurs contre l’hyène ; mais cette rencontre m’effraye. Pour que l’hyène ait pu s’introduire dans nos domaines, il faut que le passage de l’Écluse soit forcé de nouveau. »

Ma femme aurait voulu rappeler immédiatement les chasseurs, je pensai qu’il valait mieux attendre une seconde lettre qui nous permît de mieux juger ce que nous aurions à faire ; car avec trop de précipitation nous pouvions arriver mal à propos et les déranger sans raison.

Le soir même, en effet, et un peu plus tôt que la veille, nous vîmes revenir un second pigeon messager. Ernest se hâta de fermer la trappe et d’aller chercher la dépêche, qu’il nous rapporta aussitôt. Elle était encore plus courte et plus laconique que celle de la veille ; la voici :


« La nuit a été bonne ; le temps est magnifique. Course en caïak sur le lac. Prise de cygnes noirs et d’un héron royal. Un animal inconnu mis en fuite dans le marais. Demain nous serons à Prospect-Hill. Portez-vous bien.

« Vos enfants affectionnés,
« Fritz, Jack, François. »

Si cette lettre était peu explicite, en revanche elle suffisait pour nous rassurer, puisqu’elle nous montrait nos enfants gais et contents, sans qu’aucune nouvelle apparition de bêtes féroces fût venue les déranger. Quant aux détails, je les