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le robinson suisse.

troncs d’arbres les buffles effrayés, accourait rapidement pour soutenir son frère.

Ce secours devenait inutile ; car les chiens, sentant l’avantage que leur donnait la blessure de l’hyène, s’étaient jetés sur elle et la couvraient de leurs morsures ; celle-ci, bien que ne pouvant ni se lancer en avant ni fuir en arrière, se défendait avec vigueur et vendait chèrement sa vie. Les deux chasseurs auraient bien voulu venir en aide à leurs défenseurs ; mais le combat était si acharné, que mes fils ne pouvaient pas ajuster la bête féroce sans risquer en même temps d’atteindre un de ses assaillants. Force leur fut donc d’assister en simples spectateurs à cette lutte, qui, du reste, ne tarda pas à se terminer à l’avantage des chiens ; car l’hyène, affaiblie par ses blessures et la perte de son sang, roula bientôt dans la poussière, où, après quelques convulsions, elle cessa de donner signe de vie.

Mes enfants s’assurèrent d’abord de la mort de leur adversaire, puis ils firent lâcher prise aux chiens, ce qui n’était pas facile : car ceux-ci, excités par l’ardeur de la lutte et l’odeur du sang, tenaient si fortement leurs mâchoires attachées au cou et aux flancs de l’animal, qu’on fut obligé d’employer un bâton pour les leur faire ouvrir, et encore voulaient-ils se précipiter de nouveau sur leur ennemi terrassé.

Après avoir caressé leurs défenseurs, lavé et pansé leurs blessures, les deux enfants poussèrent des cris de triomphe dans l’espoir de hâter le retour de Jack, et, en effet, celui-ci accourut avec son autruche, qui l’avait emporté jusqu’au milieu des roseaux du lac ; il avait eu grand’peine à la maîtriser. La vue de l’hyène abattue lui arracha une exclamation d’étonnement et de joie. C’était vraiment un superbe triomphe. Presque de la taille d’un sanglier, elle avait, tout le long du dos, une raie de soies noires, longues et hérissées comme par un mouvement de fureur perpétuelle. Sa gueule était semblable, pour la grandeur et la forme des dents, à