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le robinson suisse.

nos provisions. Le reste fut conservé dans la cabane où nous les avions fumés. Mais, pour les défendre contre les tentatives des chacals, des renards ou des oiseaux de proie, nous passâmes encore un jour à élever des barricades de sable, de terre et d’épines qui défendaient l’entrée de la hutte. Enfin, le lendemain matin, au moment du lever du soleil, voyant que nous n’avions plus rien qui pût nous retenir, je donnai le signal du départ, et la petite caravane reprit sa marche vers le but du voyage par la nouvelle route que nous venions de construire.



CHAPITRE XXIX

Projets de fortifications. — Une excursion dans la savane. — Aspect désolé du pays. — Les prétendus cavaliers arabes. — Les autruches. — L’aigle de Fritz se distingue. — Le nid d’autruches. — Combat contre deux ours. — Peur d’Ernest. — Le vautour et le condor. — Nous découvrons du talc et du mica. — Dépouillement des ours. — Nous en fumons la viande. — Le poivre.


Nous arrivâmes après deux heures de marche environ, et sans aucun incident digne d’être remarqué, au but de notre voyage. C’était à l’extrémité de notre palissade de bambous ; je fis faire halte sur la lisière d’un petit bois, au pied d’un rocher. Cette position était fort agréable : adossée à la paroi du rocher, nous pouvions dresser notre tente sur une plate-forme protégée de tous les côtés. C’était comme une fortification naturelle. Derrière nous un rempart de granit, des deux côtés le bois ; enfin, sous nos yeux, à une portée de fusil environ, nous dominions le passage étroit qui donnait entrée dans nos domaines. Fritz fut frappé des avantages de cette situation, et me dit que nous pourrions l’utiliser en y faisant un poste d’observation. « Nous