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le robinson suisse.

noix que donne l’areca oleacea ou chou palmiste proprement dit ; les Orientaux font entrer cette noix dans la composition du bétel, sorte de pâte qu’ils mâchent continuellement. Nous ramassâmes un peu de riz, et, à la tombée de la nuit, je donnai le signal de se mettre en route.




CHAPITRE XXIII

Construction d’un colombier. — Singulier moyen que j’emploie pour fixer les pigeons sauvages dans le colombier. — Iji boule merveilleuse et l’huile d’anis. — La tillandsie ou barbe espagnole. — Triste aventure de Jack. — Travaux et récoltes avant le retour de la mauvaise saison. — Second hiver. — La baleine. — La nouvelle île. — Le corail. — Fantaisie d’Ernest — de devenir un nouveau Robinson.


On nous fit à Falkenhorst un accueil très-affectueux, comme toujours ; mais ma femme ne put s’empêcher de nous adresser quelques tendres reproches sur notre longue absence ; puis elle nous pardonna en voyant nos trois beaux pigeons et notre provision de riz. Le jour même, après avoir mis dans la charrette nos outils et des vivres pour une semaine, nous nous rendîmes à Zeltheim. Fritz nous fit remarquer, en chemin que les arbres de notre avenue avaient besoin d’être émondés, la sève étant absorbée tout entière par le tronc et ne se portant presque point aux branches, restées faibles et minces.

Arrivés à la grotte vers trois heures de l’après-midi, nous cherchâmes, sans différer, l’emplacement convenable pour notre colombier. Après mûr examen, je me déterminai à rétablir au-dessus de la cuisine, et voici ce qui fixa mon choix pour cet endroit. Ma femme s’était plainte plusieurs fois qu’il se détachait sans cesse de la voûte de sa cuisine des parcelles d’un sable fin ; ce sable tombait dans ses aliments, dans ses vases, dans ses assiettes, et sur tous ses