servaient de monnaie. Dans d’autres cas les bagues ou bijoux étaient achetés et vendus avec l’aide de la balance et certaines peintures égyptiennes représentent des personnages occupés à peser des bagues. Il est probable que, pour éviter ces fréquentes pesées, on fit des sacs scellés contenant un certain poids de bagues : tels sont peut-être les sacs d’argent donnés par Naaman à Gehazi dans le second livre des Rois (V. 23). On dit que cette monnaie en forme de bagues est encore en usage chez les Nubiens.
On a donné à l’or et à l’argent, pour les convertir en monnaie, diverses autres formes. Ainsi la monnaie siamoise consiste en très-petits lingots ou en tiges ployées sur elles-mêmes d’une manière particulière. À Pondichéry et ailleurs l’or est employé sous forme de petits grains ou boutons.
On peut fixer avec un certain degré de probabilité la date de l’invention du monnayage. La monnaie frappée était certainement inconnue aux âges Homériques ; mais elle existait du temps de Lycurgue. Nous pouvons donc admettre, avec différentes autorités, qu’elle fut inventée entre ces deux périodes, c’est-à-dire vers l’an 900 avant J.-C. La tradition rapporte aussi que Pheidon, roi d’Argos, fit frapper la première monnaie d’argent dans l’Île d’Égine vers 895, et cette tradition est confirmée par l’existence de petits lingots d’argent trouvés à Égine. Cependant les dernières recherches conduisent à croire que Pheidon vivait au milieu du huitième siècle avant J.-C. ; et Grote a montré qu’il y a de bonnes raisons pour admettre que ce fut à Argos, et non pas à Égine, que se passa le fait qu’on lui attribue.
Il est assez facile de voir comment se produisit l’invention. Dans ces époques reculées les sceaux étaient d’un usage commun, ainsi que nous l’apprennent les peintures égyptiennes et les briques à empreintes de Ninive. Comme on les employait pour indiquer la propriété ou ratifier les contrats, ils devinrent un symbole d’autorité. Quand un souverain voulut pour la première fois certifier le poids de pièces de