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d’aujourd’hui en font le plus grand cas. Mais leur valeur a baissé et baisse pour ainsi dire continuellement, à cause des progrès de l’industrie, et parce que les moyens mécaniques et chimiques d’extraction se perfectionnent sans cesse. L’ordre même de leurs valeurs subit des changements. Suivant M. Gladstone le fer était, dans les âges homériques, beaucoup plus apprécié que le cuivre, ou plutôt le χαλϰος qui était alors le métal le plus commun et le plus souvent employé. Le plomb était peu connu ou peu estimé ; mais l’or, l’argent et l’étain occupaient, en tête de la liste, la même place qu’aujourd’hui.

le fer.

Si nous passons en revue les métaux les plus importants, nous trouvons d’abord chez Aristote, Pollux et d’autres écrivains, des preuves que le fer était fort employé comme monnaie à une époque reculée. On ne connaît aucun spécimen de cette monnaie actuellement existant ; mais cela s’explique facilement par la rapidité avec laquelle la rouille consume ce métal. En l’absence de spécimens, nous ne connaissons ni la forme ni les dimensions de cette monnaie ; mais il est probable qu’elle consistait en petites barres, en lingots, en chevilles analogues à ces petites barres de fer qu’on emploie encore dans le commerce avec les populations de l’Afrique centrale. La monnaie de fer est encore, ou était il y a peu de temps, employée au Japon pour de faibles sommes ; mais l’émission en a cessé.

Il n’est plus question à présent d’employer le fer pur dans les pays civilisés pour en frapper des monnaies, d’abord à cause du peu de prix du métal, ensuite parce que la rouille ferait bientôt disparaître la netteté de l’empreinte, parce que les pièces seraient malpropres et faciles à contrefaire. Mais il n’est nullement impossible qu’on allie encore le fer ou l’acier avec d’autres métaux pour le frappage des menues monnaies.

le plomb.

Le plomb a souvent été employé comme monnaie, ainsi que nous l’apprennent quelques passages des anciens poètes