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la banque des chèques envisagée comme agence monétaire.

La Banque des Chèques semble viser à devenir l’intermédiaire par lequel s’effectueront une multitude de petits paiements. Elle s’occupe de petites pensions et annuités, de petits dividendes, de petits déboursés faits par les employés, les agents, les commis ou même par les domestiques. On peut confier sans danger, pour ainsi dire, un livret de ces chèques à tout domestique, à tout agent qui sait écrire ; et le chèque, une fois présenté, témoigne de la façon dont l’argent a été employé. Personne ne pourrait se hasarder à donner de même à un domestique des chèques signés en blanc, attendu qu’ils peuvent être remplis pour des sommes illimitées ; de plus les chèques de celle banque sont évidemment préférables à une somme de monnaie métallique, qu’il est beaucoup plus facile de gaspiller, de dérober ou de perdre. Celui qui reçoit de pareils chèques y trouve aussi un des moyens les plus commodes pour envoyer des fonds, parce qu’il n’est presque pas de banquier qui ne les accepte, et qu’ils seront en conséquence reçus comme argent comptant par quiconque a une connaissance suffisante de leur nature. Aussi la Banque des Chèques paraît-elle en état de remplacer très-avantageusement le système de mandats de la poste anglaise.

Pour se procurer un mandat il faut se rendre a un bureau de poste et attendre que certaines formules soient remplies. Il faut choisir un bureau déterminé où le paiement sera effectué ; enfin le destinataire du mandat ne peut se faire payer, en général, qu’en se présentant lui-même au bureau et en donnant le nom de l’expéditeur. Au cas même où une personne ne peut acheter un livret de chèques de là Banque des Chèques, elle peut, dans les villes où des agences sont établies à cet effet, acheter des chèques isolés et les remplir pour une somme quelconque. Cela exige moins de formalités que le mandat sur la poste, et les chèques sont payables non pas dans un bureau unique, mais dans presque toutes les banques du Royaume-Uni et dans la plupart des villes étrangères. On peut aussi, si on le désire, faire qu’ils ne soient