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CHAPITRE XV

le mécanisme de l’échange

Maintenant que nous avons suffisamment discuté la question de la monnaie métallique, nous allons considérer les moyens qui se développent d’eux-mêmes et naturellement dans une nation commerçante bien organisée, pour économiser les métaux précieux ou même éviter complètement l’usage des espèces métalliques. Dès qu’un peuple a fait une expérience complète des avantages d’un bon système de monnaies, il commence à découvrir qu’il peut se dispenser de l’employer comme moyen d’échange, et revenir à une méthode de trafic singulièrement analogue au troc. C’est par le troc que l’on commence et qu’on finit ; mais la seconde forme qu’il prend est, comme nous le verrons, très différente de la première. Les ventes et les achats continuent à s’évaluer en monnaies d’or et d’argent, mais quand on a ainsi reconnu que des marchandises sont de valeur égale, on se sert des unes pour payer les autres. Si la propriété de l’or ou de l’argent intervient quelquefois dans ces transactions, c’est sous la forme de mandats (warrants) ou titres représentatifs, avec lesquels on peut se procurer de l’or, si on le désire, mais dont on fait rarement usage.

Au début, nous avons trouvé que la monnaie remplissait au moins deux, et probablement quatre fonctions distinctes (chapitre III) ; et, quand l’industrie est encore peu développée, il est bon que la même substance métallique rem-