Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/342

Cette page a été validée par deux contributeurs.
300
vie de

Mgr Provencher, évêque de Juliopolis et vicaire apostolique du Nord-Ouest, cherchait depuis plusieurs années à établir à la Rivière-Rouge une communauté de religieuses qui voulût se charger de l’éducation des jeunes filles de ces missions. Pendant le séjour qu’il fit au Canada, en 1821-1822, à l’époque de sa consécration épiscopale, il en avait conféré avec Mgr Plessis, évêque de Québec, et lui avait exprimé l’intention d’inviter les Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame à fonder une maison à Saint-Boniface. Mais Mgr Plessis, comprenant les difficultés d’une telle entreprise, ne crut pas devoir favoriser ce projet. « Ces dames n’enverront pas leurs sujets aussi loin, » dit-il à Mgr Provencher. Celui-ci résolut donc d’attendre ; d’ailleurs sa pauvreté et son grand éloignement des deux provinces qui formaient alors le Canada étaient des obstacles presque insurmontables.

Cependant le saint évêque ne perdait pas de vue l’éducation des jeunes filles de son diocèse. Deux ans après, en 1824, ayant appris qu’une jeune métisse, Mlle Nolin, qui avait reçu son éducation chez les Sœurs de la Congrégation de Montréal et qui était revenue chez son père à Pembina, avait toutes les qualités requises pour remplir une semblable tâche, Mgr Provencher lui proposa d’ouvrir une école à Saint-Boniface. Mlle Nolin aurait accepté bien volontiers, mais son père, ancien bourgeois de la Compagnie du Nord-Ouest, ne