Page:Jehin - Les aventures extraordinaires de deux canayens, 1918.djvu/8

Cette page a été validée par deux contributeurs.
8

À force de ténacité, j’obtins quelques travaux d’arpentage, puis quelques amis influents me procurèrent un emploi dans une compagnie minière. Je fis alors assez d’argent pour pouvoir enfin réaliser mon ambition, c’est-à-dire, je pus partir pour les États-Unis et de là je m’en fus en Europe où j’obtenais successivement mes diplômes de docteur en sciences chimiques et d’expert ingénieur électricien.

« Superbe ! s’écria Pelquier, et avec cela tu as enfin réussi !

« Superbement, fit Baptiste en faisant un geste à la Don César de Bazan et jetant un regard sur ses habits délabrés. Je n’en ai peut-être pas l’air, mais le hasard secondant mes recherches a placé en mes mains les moyens d’arriver à une fortune fantastique.

« Ah ! bah ! fit Titoine stupéfait.

« Il en est pourtant ainsi, cher ami, oui, d’une fortune qui saura me placer aussi haut que l’ambition d’un homme peut prétendre, continua Baptiste Courtemanche.

Et voyant que la physionomie de son ami avait des airs de doutes :

« Tu vois mon apparence, continua l’ingénieur, mes vêtements délabrés, rien n’est là pour appuyer mes dires et cependant cette fortune je n’ai qu’à tendre la main pour la saisir.

« Qui t’en empêche ? dit Pelquier.

« Le levier indispensable à la réalisation de toutes les œuvres humaines.

« Il te faut un levier ? Voyons, conte-moi cela, dit Pelquier.

« Alors viens, dit l’ingénieur en prenant le bras de son ami, je vais te dire tout.

Et les deux amis, bras dessus bras dessous, sortirent de la gare et se dirigèrent vers la Sixième Avenue.


II

COMME QUOI BAPTISTE COURTEMANCHE ÉTAIT PEUT-ÊTRE PLUS RICHE QU’IL N’EN AVAIT L’AIR.


Nos deux amis, bras dessus bras dessous, avaient donc quitté la gare du Grand Central et remontaient tranquillement la 42ième Rue en causant, Courtemanche conduisant son ancien condisciple vers la Sixième Avenue.

Pelquier admirait les monuments, la Bibliothèque Municipale, l’Eolian Hall et les superbes magasins qui se trouvaient sur leur passage. L’époux de Philomène Tranchemontagne (de