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Voulait-il simplement obtenir le retrait de la candidature Hohenzollern, au prix des plus grands ménagements pour l’amour-propre du roi de Prusse ? ou bien voulait-il humilier la Prusse et son roi ? Le seul retrait de la candidature du prince Léopold était, pour la diplomatie française, une grande victoire. De quelque forme et de quelques précautions qu’il fut enveloppé, et quand bien même l’initiative apparente en serait laissée au prince, c’est le roi lui-même qui était atteint : car c’est à un revirement dans les Conseils du roi que le monde entier attribuerait le revirement dans les desseins du prince. Et alors le roi de Prusse était convaincu devant son peuple, devant tous les peuples, ou d’imprévoyance, s’il n’avait pas pressenti l’émotion que la candidature Hohenzollern allait provoquer en France, ou de faiblesse, si, ayant prévu cette émotion, il n’était pas prêt à en soutenir jusqu’au bout les conséquences.

CAPTIVITÉ DE L’EMPEREUR.

D’après un document de l’époque.


Ce mouvement de recul lui était d’autant plus malaisé et le sacrifice d’autant plus pénible que le duc de Gramont avait fait entendre, à la tribune du Corps législatif, un langage plein de menaces, ressenti comme une injure par les patriotes allemands les plus ardents : le roi paraîtrait céder non au