les maîtres de cabotage ayant commandé durant le même laps de temps ; étaient exclus les individus condamnés pour délits ou contraventions graves et les faillis non réhabilités. Les Chambres de commerce furent également modifiées dans leur organisation ; elles furent désormais nommées par le même corps électoral, reconnues d’utilité publique, chargées d’administrer les Bourses et de renseigner le gouvernement sur tout ce qui était de leur ressort.
C’était rendre un commencement d’initiative au commerce français qui en avait besoin. Les spécialistes du temps lui faisaient des reproches sérieux ; ils l’accusaient d’être ignorant, timoré, routinier ; ils réclamaient aussi du gouvernement des encouragements en sa faveur : établissements d’éducation commerciale, transports à meilleur marché, lignes de paquebots avec l’Amérique et les colonies françaises, publication des rapports envoyés par les consuls, traités qui mettraient la France sur pied d’égalité dans les échanges avec ses voisins, par exemple avec les Anglais, lesquels entraient librement dans les ports français sans accorder la réciprocité à nos vaisseaux, ou avec les Belges, lesquels surtaxaient les journaux venant de France et faisaient une concurrence déloyale à sa librairie par leurs audacieuses contrefaçons[1]. Il s’élaborait ainsi tout un programme qui ne devait pas être perdu pour le gouvernement prenant la succession de la République.
Mouvement du commerce. — Cependant qu’advient-il du commerce lui-même pendant cette époque ? Il fléchit comme on peut s’y attendre, toutefois beaucoup moins qu’on ne pouvait le supposer. Il y a baisse en 1848 et en 1849, mais relèvement rapide les années suivantes, surtout pour l’exportation. La chose est facile à comprendre. Si le capital était encore effarouché en France, il n’avait pas hors de France les mêmes raisons d’avoir peur, et les commandes affluaient de l’étranger. L’Angleterre, les États-Unis, la Suisse, la Belgique, l’Allemagne sont alors aux premiers rangs des pays qui achètent.
COMMERCE GÉNÉRAL
MOUVEMENT DES MARCHANDISES, VALEURS RÉELLE EN MILLIONS DE FRANCS
| ||||
Importation | Exportation | |||
ANNÉES | millions | millions | ||
_ | PAR MER | PAR TERRE | PAR MER | PAR TERRE |
1847 | 922,9 | 367,4 | 796 | 253,3 |
1848 | 475,4 | 232,9 | 700 | 236,2 |
1849 | 674,1 | 347,2 | 964,8 | 304,7 |
1850 | 735,5 | 384,3 | 1.109,4 | 325,9 |
1851 | 693,5 | 400,3 | 1.179,7 | 346,6 |
- ↑ Des traités de commerce sont signés, en 1850-1851, avec la Sardaigne, la Grande-Bretagne, la Toscane, la Belgique, la Prusse, le Danemark, la Suède.