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UN BEAU SOIR D’ÉTÉ


Vers les huit heures et demie, Mlle  Aimée, l’ancienne maîtresse d’école, sortit prendre le frais. En premier lieu, elle avait décidé de se mettre au lit immédiatement après sa prière, parce que le lendemain serait jour de lessive et de fatigue, sans compter qu’elle n’avait guère le cœur à la joie : son frère lui causait assez d’inquiétude !

Mais comme elle ouvrait les draps et redressait l’oreiller, elle avait aperçu par la fenêtre un carré de bleu semé d’étoiles d’or, comme une étoffe merveilleuse, et elle s’était dit avec simplicité : « Je suis une grande nigaude. Mettons que je me couche tout de suite, je ne dormirai pas avant une heure, je le sais, ou bien je rêverai aux brigands.