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LE PREMIER CONTE

yeux éblouis par la réverbération de la vive lumière du dehors sur les pages blanches de son cahier. Ô la tendre douceur des souvenirs ! Ensuite, il fallut remonter en classe, transcrire la composition au propre : elle finit la dernière et s’en étonna. Les devoirs devaient être remis à la Supérieure, pour être corrigés dans la Communauté.

Le soir, la récréation se prit dans la cour et c’était justement à la maîtresse des « grandes » à surveiller. La personne dont il est question, elle, se tenait bien tranquille dans un petit coin, encore émue, sans doute, de ce qui avait fait le bonheur de sa journée : les impressions sont si terriblement profondes à cet âge ! Tout à coup une religieuse s’approcha de la surveillante, une personne fort distinguée et qui enseignait la musique. Elle lui parla longuement et avec animation. La surveillante avait relevé la tête avec un peu de fierté et dit : « L’enfant a travaillé sous mes yeux. Je puis donner toutes les garanties possibles ». Cependant, la visiteuse partie, elle fit appeler son élève et l’ayant mise au courant, — « N’est-ce pas, lui dit-elle, que votre composition est bien