réveil. Mais je ne te demande pas si tu es mieux, je le suppose…
Berthe fit signe que oui. La petite Cécile entrait en ce moment toute pomponnée, les cheveux frisés. — « Mais tu vas être en retard, s’écria-t-elle, scandalisée ! Les cloches vont sonner. Je suis prête depuis longtemps, moi ! » La jeune fille remarqua alors que la maison avait un air de fête sous sa brillante illumination et que, comme Cécile, sa tante aussi avait fait toilette. Elle s’attarda à contempler ses pauvres cheveux gris si soigneusement coiffés.
— Hubert, appela Mme Baril, vous qui êtes médecin, venez donc voir ce qui arrive à cette enfant. Je crains qu’elle n’ait perdu l’usage de la parole.
Le jeune homme apparut aussitôt, souriant, et salua Berthe en s’informant de sa santé. Pour cacher sa confusion, celle-ci imagina de passer ses mains devant ses yeux :
— Alors, c’est bien vrai, je ne rêve plus, demanda-t-elle ? Et avec un dernier long soupir : « Que le bon Dieu en soit béni ! »