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CONTES D’HIER

ver Marie bien heureuse. — Tant mieux ! — Notre cousin Jean-Louis vient de la quitter. — Jean-Louis ?… — Oui, vous savez bien, son père est le cousin du nôtre, son père le grand François. — Ah ! bon, j’y suis ! — Marie et lui ont toujours été bons amis : longtemps, ils ont correspondu, et tout à l’heure, en partant, il lui a bien promis de revenir ».

Je ne sais si d’être venu à pied m’avait échauffé le sang, je me sentis pris de colère, et croisant les bras, je regardai en pleins yeux la perfide et lui dis d’avoir à cesser ses manèges et de se tenir pour assurée que je n’en étais pas dupe. — Aujourd’hui même, ajoutai-je, je parlerai de l’avenir à Marie ; si elle m’agrée, je reviendrai encore pour elle ; si elle me repousse, je ne reparaîtrai plus ici, pour qui que ce soit.

Deux mois plus tard, j’épousais ta mère et peu de temps après, ce fut son tour. Quelques jours avant la noce, elle vint chez nous, demander Marie qui n’y était pas. Je lui offris et elle accepta, de l’attendre dans la boulangerie où j’allais retirer une fournée. Après avoir causé de mille choses,