Page:Janin - Les catacombes, tome 6.djvu/69

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
62
la comtesse

Ce jour-là Mme d’Egmont avait été menée à Versailles par M. le duc de Richelieu son père. Jamais peut-être la comtesse n’avait été plus belle, plus brillante et mieux parée. Elle portait un grand habit de satin tout garni de broderies en or ; sur toute sa personne, à son cou, à ses bras, à ses mains, sur son front étincelaient les diamants de sa maison ; et vous jugez si elle était belle ! Ce fut dans cet appareil et dans cette beauté que Mme d’Egmont fut s’asseoir au grand couvert du Roi, à la tête des femmes titrées, comme c’était son droit. Il y avait à ce grand couvert toute la noblesse de France : duchesses, grandes d’Espagne, les femmes des maréchaux de France, tous ceux qui avaient les honneurs du Louvre et qui étaient cousins du Roi. Au milieu de cette cour se distinguait par sa beauté, par ses grâces naturelles, par son esprit si fin et si admirablement et innocemment railleur, le seul roi que pût reconnaître Voltaire, le roi Louis xv. Alors le dîner royal commença,