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marianna.

Tuileries triomphantes, ces jeunes gens qui croyaient marcher à la conquête du monde, cette joie nouvelle répandue dans l’air, tout cela porta à la tête de cette pauvre femme et à son cœur. Alors se montra Georges Bussy. Il n’eut qu’un mot à dire, Marianna lui appartint. Dans cette fièvre générale, quoi d’étonnant que cette femme ait eu la fièvre ! Pardonnons lui !

Vous connaissez déjà Georges Bussy. Il est né dix ans avant le siècle ; il a été jeune sous la Restauration ; quand est venue la révolution de juillet il s’est figuré qu’il était encore un jeune homme, et que cela le vieillirait de se mêler aux affaires politiques. S’il n’avait eu que vingt ans, Georges Bussy eût raisonné tout autrement. Cet homme n’est pas méchant, il est égoïste. Les passions l’ont fatigué, elles l’ennuient à cette heure, et cependant il n’y veut pas renoncer par vanité. Il a aimé beaucoup de femmes, mais ces femmes l’ont tant fait souffrir qu’il n’est pas fâché de ren-