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PÉTRONE.

pourtant comment finissent les grandes sociétés : par de petits soupers et de petits vers !

Mais si Voisenon, si Crébillon fils, si Parny, si tous ces petits faiseurs de petits vers et de petites orgies ont été plus que suffisants à signaler la chute de l’ancienne société française, c’est que la société française ne devait pas mourir sans retour, et qu’elle allait renaître plus puissante et plus forte après ces folles soirées de vin, de licence et l’amour. Au contraire, quand écrivit Pétrone, la perte de la société romaine était complète, et pour le banquet de ses funérailles il fallait trouver une de ces fatales et furibondes orgies qui pût lutter avec l’orgie de Balthazar, avec l’orgie de Cléopâtre. Chose horrible à voir ! des mondes qui croulent aux chants des bateleurs, aux baisers des courtisanes, aux enivrements prolongés des esclaves et des maîtres, à l’heure fatale où tous les vices, toutes les gloires, tous les esclavages, toutes les infamies, toutes les lâchetés, toutes les voluptés, toutes