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d’apulée.

auriez vu que de choses pour composer un charme : lait tourné, herbe vénéneuse, tambours, tumeur dérobée à un jeune cheval. Théocrite, Homère, Orphée ont décrit aussi ces sortes de maléfices ; mais personne n’a prétendu, comme Emilianus, qu’un plat de poissons suffisait. Est-ce donc avec l’aide des poissons qu’Éole gonfle ses outres, qu’Hélène prépare sa coupe, Circé ses breuvages, Vénus sa ceinture, Ulysse son fossé ? Singulier calomniateur qui s’écrie : Il a acheté ses poissons ! tout comme s’il disait : Il a acheté de la ciguë, du suc de pavot, de l’hellébore !

Et, à ce propos, voilà l’orateur qui nous échappe, et qui se livre à une admirable et très-savante dissertation sur les différents animaux qui vivent dans la mer. M. Cuvier, ce savant immortel, l’honneur de la science, et qui, comme Apulée, s’occupait beaucoup de cet univers caché dans les flots de la mer, a consacré une leçon tout entière à son confrère Lucius, Peu s’en est fallu même que