Page:Janin - Les catacombes, tome 6.djvu/143

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
136
l’apologie

nue ? Je demande à mon adversaire si par hasard il se lave quelquefois les pieds. S’il se lave les pieds, je lui réponds que tous les hommes doivent se laver les dents. Non, pas lui, car sa dent est naturellement noire et livide, sa langue menteuse et corrompue. Il n’y a pas de poudre, il n’y a pas d’eau, pas même la recette de Catulle, qui puisse nettoyer une pareille bouche. Ceci dit, et bien plus longuement, Lucius revient à l’accusation de poésie.


Il est poëte, dit-on aux juges : donc il est magicien. Eh ! grands dieux ! oui, la poésie est une magie, mais innocente, mais utile, mais glorieuse. Homère et Sapho, Catulle et Tibulle, irez-vous les condamner pour crime de magie ? Platon lui-même n’a-t-il pas fait l’éloge des vers ? Mais, ajoute-t-on, vous êtes un poëte amoureux et vous faites des vers d’amour. Oui, amoureux et poëte, Platon aussi faisait des vers d’amour, et Catulle, et