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l’apologie

personne. Quant à être un homme éloquent, Apulée ne s’en défend pas comme il se défend d’être beau et bien fait. Oui, dit-il, je suis éloquent, parce que je suis venu au monde un enfant, inspiré ; parce que j’ai usé ma jeunesse à étudier et à entendre les grands orateurs ; parce que j’aime l’éloquence comme l’enfant aime sa nourrice ; voilà pourquoi je suis éloquent, mes juges. Quant à être un poëte, autre accusation qu’on lui fait, il avoue aussi qu’il est un poëte ; il a été poëte comme tout le monde, par oisiveté et par amour. Il a fait, il est vrai, une épître à Calpurnius sur la poudre dentifrice, et ce même Calpurnius, devenu son ennemi, produit cette épître comme une accusation ; mais cependant, s’il est coupable pour avoir donné cette recette à Calpurnius, Calpurnius n’est-il pas coupable pour s’en être servi et pour l’avoir demandée ? Et, ajoute-t-il, j’aurais bien mieux fait de laisser ce misérable laver sa sale bouche à la façon des Ibériens, avec sa propre urine.