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d’apulée.

reconnu un orateur ! le voilà le mari d’une femme bonne et noble, belle et riche, et qui est fière et heureuse quand on dit tout bas : Voilà la femme de Lucius ! Jugez donc de la révolution que dut faire le bonheur de Lucius dans la littérature romaine par la révolution que ferait de nos jours pareille fortune qui surviendrait à un galant homme d’esprit ! Quand cette belle et grande dame anglaise s’en vint tout exprès de Londres pour offrir sa main à Crébillon fils, qu’elle n’avait jamais vu, on ne dit pas quelle fut la douleur profonde des confrères de Crébillon fils ; mais pour ma part je m’en doute sans qu’on me le dise, pour ma part il me semble que j’entends toutes les rumeurs qui se font autour de ce trop heureux Apulée : l’envie l’assiége, on le torture dans tous les sens, on le menace, on l’attaque, on l’accuse, on se rue sur sa gloire, on se rue encore bien autrement sur son bonheur. Lui cependant, au milieu de toutes ces rumeurs, il reste calme ; il garde son talent,