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marie de wurtemberg.

De ces encouragements précieux donnés ainsi, et de si haut, à la jeune école contemporaine par la princesse Marie, je ne citerai qu’un fait, mais bien hon[illisible]able et bien touchant. Vous connaissez sans doute les livres d’Edgar Quinet, cette façon d’Allemand qui écrit, sans trop savoir comment, un des plus beaux langages de l’époque. Cet homme est un rêveur jeune, enthousiaste, plein de passions sans but, d’enthousiasme mal contenu ; il marche seul dans l’étroit sentier qu’il s’est frayé entre Herder et Klopstock ; à certaines époques de sa vie il reparaît, un poème à la main ; puis il s’en va pour revenir à de longs intervalles. Un jour il se trouvait par hasard au château des Tuileries ; il avait été rendre visite à une dame d’honneur de la Reine, femme excellente, d’un cœur ingénieux, d’un esprit droit et ferme et raisonnablement portée et initié aux idées nouvelles… Mais qu’ai-je besoin de la nommer ? Ce jour-là notre poète allemand était plus triste que de coutume. Il