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la princesse

mée comme il la faut gagner, par ses œuvres et sans aucune recommandation étrangère. Par son esprit avance par son goût quelque peu allemand, par son penchant naturel à la rêverie, par ces instincts poétiques qui ont été la plus grande préoccupation de sa vie, la princesse Marie appartenait tout à fait à cette jeune école qui a fait partie de l’école de David. Je ne sais quel instinct lui avait révélé de bonne heure que cette mesquine imitation, qui s’attache aux costumes et aux armures était tout à fait chose misérable, indigne d’un talent sérieux. De bonne heure elle avait compris toute la portée de ces grands noms, Michel-Ange et Dante, car dans sa pensée elle ne séparait pas le poëte de l’artiste, ! a pensée de la forme, l’inspirateur de l’inspiration. Elle était donc la dévouée de tout ce qui était jeune et nouveau. Elle préférait l’inspiration, et même l’inspiration qui s’égare, a toutes les choses convenues ; toute tentative nouvelle était sûre de lui plaire ; elle était la première à l’étudier ;