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LES DÉMOLISSEURS.

s’il lui restait quelque méchante et inutile place autour de sa maison, ce temple dont il était le dieu, il la cédait volontiers au marchand de drap ou de toile, au marchand de vin ou d’épices ; l’homme d’abord, le négoce après, voilà le cri de nos pères du siècle passé. Tout au rebours s’écrie le siècle présent : le marchand avant l’homme, la boutique avant la maison, le trafiquant en détail avant le foyer domestique ; le commerce, cette ignoble plante grimpante, s’en va étendant ses rameaux épais sur les plus nobles murailles ; il s’empare des plus riches abris, il chasse de leurs palais les plus illustres gentilshommes. Si mon épicier en a besoin, il louera demain, pour y entreposer son savon et ses huiles, l’hôtel d’un Montmorency ; un apothicaire est logé dans la maison d’un connétable de France. Plus d’hôtels, plus de maisons dans Paris ! mais aussi partout des boutiques, partout des comptoirs, partout des hommes qui vendent, qui étalent, qui affichent ! À