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sages, par mille détours ; il allait, il venait, il revenait, il tournait, il passai des ponts, il s’arrêtait, il admirait, il s’étonnait ; bref, il s’égara si bien et si fort qu’au bout de deux heures de cette marche et de cette course, il était complétement hors de sa route, loin de son hôtel, perdu tout à fait, sans aucun moyen de se retrouver. Comment faire ?

Heureureusement, William Spencer, deux grands noms poétiques, le nom de Shakespeare d’abord et celui de Spencer ensuite, William, malgré ses deux noms poétiques, était un homme de sang-froid dont le sang-froid ne s’était jamais démenti que ce jour-là, son premier jour d’enthousiasme et d’égarement. Aussitôt qu’il eut compris qu’il était perdu dans cette grande ville, comptétement perdu, il se mit à réfléchir aux moyens de retrouver cette rue dont il ignorait le nom, de retrouver cet hôtel qu’il n’avait jamais vu qu’en dormant. Notez bien que dans cet hôtel il avait laissé ses habits. Que dis-je ? ses habits ! avait laissé son