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de martial.

que la vieille Lycoris gagne encore par an, à vendre ses baisers flétris, cent mille sesterces ! Et l’on veut que le génie nous pousse librement ! et Lucius Julius, un de mes meilleurs patrons, me dit, au sortir de table, à moi qui suis à jeun : — Travaille, Martial ! fais quelque chose de grand, Martial ! Tu es un paresseux, Martial. — Ah ! c’est chose étrange d’entendre les heureux du monde parler ainsi ! Au moins, mes maîtres, si vous voulez que votre esclave fasse quelque chose de grand, faites-lui des loisirs tels que Mécène en faisait jadis à Horace et à Virgile : alors j’essaierai un poëme pour les siècles à venir. Les Virgiles ne manqueront pas tant qu’il y aura des Mécènes ; mais moi, déjà vieux, et pourtant célèbre, si je veux avoir le misérable morceau de pain que Gallus donne tous les trois jours à ses clients, il faut que je sorte de ma maison de bonne heure : la maison de Gallus est située tout au loin, de l’autre côté du Tibre, et je dois attendre son ré-