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de madame prevost.

tourelles, elle devinait les murmures des violettes et les soupirs des dalhias captifs dans leur prison ; elle était la providence de toutes les passions jeunes et inspirées, elle nous avait délivrés de l’élégie amoureuse, du dithyrambe galant ; elle avait remplacé par les fleurs odorantes les insipides bouquets à Chloris, et ainsi de toutes ces poésies prétendues badines qui ne pouvaient guère lutter contre les fleurs de son jardin. Elle n’est plus ! il n’y a plus de poésie dans la rose, il n’y a plus de parfum dans la violette ! les fleurs d’hiver ne sont plus que des fleurs dont on se pare une heure et que l’on jette après au coin de la borne. Qui donc, maintenant qu’elle est morte, nous fera tout un drame avec un brin de serpolet ?

Et le livre de Mme Prevost, savez-vous ce qu’il est devenu ? Mme Prevost l’a brûlé elle-mêle vingt-quatre heures avant de mourir ! Elle suivait d’un regard tranquille la dernière étincelle de ce feu léger qui consumait tant de ser-