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étienne béquet.

que cette révolution de juillet lui avait gâté ses amis, qu’elle les lui avait enlevés, et que lui seul il était resté sage, fidèle à ces mêmes passions qu’ils avaient en commun, qu’il prenait maintenant pour lui tout seul, et qu’enfin il pardonnait à tous !


Cette lassitude précoce qui l’a pris au corps et à l’âme il y a tantôt trois années était sans remède. Après avoir ainsi vécu autant qu’il pouvait vivre loin du monde littéraire et loin du monde politique, il fut tout d’un coup saisi d’une immense envie de s’en retirer tout à fait. Son père était mort : il alla s’établir dans un des plus tristes villages parisiens, dans une maison froide et misérable, au bord d’une mare fangeuse, avec quelques vieux livres et une servante presque aussi vieille ; et, une fois là, malgré toutes les prières de ses amis, on ne put plus l’en tirer ; une fois là aussi, il ne voulut plus rien écrire. Ce feuilleton, qu’il avait fait si bien, passa, à sa prière expresse, en d’autres mains